1

Une lumière rouge perça le double vitrage et consuma les confortables ténèbres de la chambre exiguë.

— Madar !

Aleytys se dressa d’un bond et frissonna dans l’air glacé de la nuit. Le cœur battant, elle passa ses mains sur la chair de poule de ses bras et fixa les murs familiers que lui rendait étrangers l’éclat bizarre, blanchissant les ombres, accroissant l’importance des craquelures et des taches.

Un bref instant, elle se crut revenue dans son cauchemar, où elle se réveillait à l’intérieur d’une cellule aux murs capitonnés de rose. Puis la lumière se mit à faiblir.

À son côté, Twanit gémit et s’enfonça plus profondément sous la couette. Aleytys tendit la main et tapota la bosse frémissante. Puis elle se mit à genoux. Le lit craqua sous elle, mais elle s’avança quand même jusqu’au chevet et se hissa jusqu’à la fenêtre haute et allongée.

Insérée dans le mur extérieur épais de un mètre, la fenêtre à deux vantaux et double vitrage à croisillons en plomb se trouvait en retrait par rapport à l’intérieur du mur, formant un appui poussiéreux où Aleytys posait son réveil et le chandelier en étain qui arborait actuellement quinze centimètres de bougie.

Avec impatience, elle les balaya de l’appui et glissa son corps dans l’embrasure. Dehors, un feu incurvé presque aussi grand que Hesh descendait du ciel, absorbant la lueur des étoiles et teintant d’un rouge sanglant sinistre les glaciers de Dandan.

Elle appuya son nez contre la vitre froide et contempla le ciel avec curiosité. Tandis que le globe de feu filait derrière les montagnes et que mourait la lueur rémanente, elle redescendit sur le matelas, frissonnant sous l’effet de l’air froid qui enveloppait son corps.

— Leyta ?

— Ouais, bébé ? (Aleytys se tourna et écarta des boucles d’elfe sur les yeux inquiets de sa petite cousine.) Qu’y a-t-il. Ti ?

Avec un halètement, Twanit se leva précipitamment pour enlacer la taille d’Aleytys, nichant sa tête dans les plis de l’épaisse chemise de nuit.

— Oh, Leyta, se lamenta-t-elle. Leyta…

Sa voix se fit incohérente tandis que frémissait son corps fragile, au point que les os parurent sur le point de traverser sa chair translucide.

Aleytys soupira et lui caressa l’épaule.

— Chut, Ti. (Une main alla lisser les boucles noires tandis que continuait le murmure apaisant.) Sss, bébé. Mmm, non, ça ne te fera pas de mal… sss, c’est parti… fini… complètement fini… Regarde, il refait nuit… tout va bien… mmm… mmm… Je suis là, ma petite Ti, aziz-ni… sss.

Sa voix s’affaiblit quand elle sentit le petit corps se détendre. Quand elle baissa les yeux, les yeux de sa cousine étaient clos et sa respiration lente et régulière. Elle s’était endormie avec la facilité qui suit habituellement les éclats d’hystérie.

Avec une petite grimace, Aleytys la déposa sur son propre côté du lit.

— Je voudrais bien que ce soit aussi aisé pour moi, marmonna-t-elle. (La bouche de Twanit s’ouvrit, et elle se mit à ronfler.) Duscht ! (Aleytys la redressa et la tourna sur le flanc.) Quelle nuit ! (Elle s’assit et se frotta de nouveau les bras.) Froide comme la pitié d’Aschla.

Elle s’étendit sur le large lit et rabattit la couette sur elles deux, frissonnant au contact des draps refroidis. Drôle d’idée, quand même, de s’exciter ainsi pour une vulgaire lumière dans le ciel. Elle se tourna sur l’estomac et nicha sa tête plus loin sous la couette. Puis elle ferma les yeux, aspira une bonne goulée d’air et la laissa ressortir lentement pour sombrer à nouveau dans le sommeil.

Mais, une minute plus tard, ses yeux se rouvraient brutalement.

— Madar ! lâcha-t-elle à l’adresse de l’oreiller.

Dans le couloir, quelque peu étouffés par les cloisons épaisses, elle entendait des voix surexcitées, des pas traînants, des portes qui claquaient.

— Ma famille ! Ma maudite famille. Ils montrent enfin le bout de leur nez. (Elle se rassit et se mit en tailleur sur son oreiller.) Pas de sommeil pour moi, cette nuit. Du moins tant qu’ils ne fermeront pas leur caquet. (Elle pencha la tête en arrière et fixa l’énigmatique rectangle noir.) À moins que…

Elle se coula encore dans l’embrasure et scruta le firmament avec avidité. Les étoiles clignotaient placidement tandis que la grosse sphère pâle d’Aab brillait en haut à droite juste au-dessus de la minuscule Zeb. La brise capricieuse faisait danser en tous sens les feuilles d’horan comme toutes les nuits estivales du mois de gavran dont elle avait le souvenir.

— Par les yeux pourpres de Madar… ! (Aleytys chassa de devant ses yeux des mèches folles.) Je voudrais bien savoir…

Elle se tortilla et descendit du lit. Twanit marmonna un son liquide qui se transforma en ronflement gargouillant.

Il restait seulement trente centimètres de chaque côté du lit. En passant devant son placard, elle saisit un châle effrangé qu’elle jeta sur ses épaules. Prudemment, elle poussa la lourde porte.

Les ombres des chandeliers dessinaient leur lacis sur l’enfilade de portes. Mais une flaque de lumière jaune s’étendait à l’angle. Des voix rebondissaient jusqu’à elle, tels des esprits désincarnés, l’écho brouillant les mots. Elle hésita. Si je reste dans l’obscurité pour qu’on ne me voie pas…

Le courant d’air glacé passant sur les dalles peintes la fit trembler un peu, et elle s’avança doucement.

Le secteur devant la porte de l’Azdar était empli d’une foule remuante qui lâchait des sifflements et des chuchotements tendus, tissant une toile sibilante de secret qui la maintenait à l’écart. Le timbre aigu de Qumri dominait tous les autres.

–… bien obligé… (Le grondement mécontent de Mavas l’emporta un moment.)

Aleytys recula vivement dans l’ombre.

— Qu’est-ce qui est bien obligé, marmonna-t-elle. Salope. C’est elle qui devrait savoir quelque chose de cette boule de feu. Si ce n’était que d’elle, je ne saurais pas faire la différence entre alef et bayt.

Elle se pencha en avant, tendue et curieuse.

Le panneau pourpre dont le centre était orné d’un fin dragon d’argent s’ouvrit violemment, et l’Azdar en personne apparut dans le large rectangle.

Aleytys se haussa sur les orteils pour regarder derrière lui. Elle ne put distinguer qu’une forme imprécise assise sur le lit. Elle retint un gloussement. Je me demande qui c’est, cette nuit. Mais Qumri est livide. Elle renifla et reporta son regard sur la silhouette massive à la porte. Ha ? Il a même pris le temps de se peigner et d’enfiler une chemise de nuit propre. Regardez-moi ce vieux bandit qui rentre son ventre !

Sa large bouche retroussée d’un air méprisant, ses sourcils broussailleux froncés en un renfrognement hideux, il bougeait la tête lentement comme un tars en chasse.

Un silence soudain. Tous les yeux se braquèrent sur lui.

Azdar resta coi, tirant du spectacle tout le côté théâtral possible.

La révolte chatouillait insidieusement Aleytys. Elle avait envie de leur crier :

— Ce vieux salaud n’est qu’un charlatan !

Ce fut Qumri qui brutalement rompit le silence. Elle fit deux pas en avant et se planta en face d’Azdar. Aleytys retint son souffle en devinant que la femme avait de la peine à retenir sa fureur.

— Abru sar, le globe de feu. C’est elle ! Que vas-tu en faire ? (Cette dernière parole avait été crachée comme un venin de serpent.)

— Elle ? répéta Aleytys, surprise.

Elle déglutit rapidement en portant la main à la bouche, les yeux posés sur le dos des plus proches. Mais nul ne se retourna. Nul ne l’avait entendue.

Azdar foudroya Qumri du regard jusqu’à ce qu’elle baisse la tête. Ses yeux brun jaune s’étrécirent alors, et il gronda à l’adresse de tous les autres :

— Tas de mikmikhha dégonflés !

Une nouvelle fois, Aleytys retint un gloussement tandis que les moustaches touffues papillonnaient sous cet éclat.

Il tapa sur le chambranle et continua :

— La maison est encore solide. Ai-Jahann, bien plus solide que vous tous. Vous tremblez devant des fantômes, hein ? La sorcière est partie, espèces d’idiots ! Elle ne reviendra plus. Nous réunirons le mulaqat à ce sujet dès demain. En attendant, agissez en adultes et non en gamins geignards. Fichez le camp, maintenant ! Laissez-moi dormir.

D’un geste large, il saisit le panneau de la porte, fit un grand pas et la referma derrière lui d’un air décidé.

Pendant une minute, les Azdarha s’agitèrent comme des poulets énervés, caquetant en spasmes inaudibles, murmure inégal qui suivit Aleytys le long du couloir tandis qu’elle retournait jusqu’à sa chambre. Les larmes se mêlant aux gloussements, elle avait du mal à garder un sang-froid précaire.

Lorsque le lit eut fini de craquer sous son poids, elle posa la main sur sa bouche et jeta un coup d’œil par-dessus son épaule ; mais la respiration de Twanit était restée régulière. Elle porta vaguement son regard sur les reflets lunaires luisant à la surface lisse de la porte, le dessin mouvant des ombres jouant en mesure sur les carrés pâles.

Une lassitude agréable s’empara d’elle et elle s’étira en faisant craquer ses os.

— Des poules qui caquettent ! chuchota-t-elle en fermant les yeux.

Je me demande qui était dans le lit d’Azdar. Qumri l’a vue, j’en suis sûre. J’espère que je ne serai jamais obsédée ainsi par un homme. Mmm… je ferais bien de me cacher sous la couette avant d’être gelée.

Elle entendit alors un pas solitaire arpentant le couloir. Qumri faisait sa ronde. Aleytys se raidit.

— La garce !

Elle se redressa, ses mains étreignant la couette au point que les doigts lui firent mal.

Les pas se rapprochaient.

La bouche tordue en une grimace, elle libéra la couette et frotta sa main sur son front. J’ai cru qu’elle allait m’arracher la peau, la dernière fois qu’elle m’a battue…

À l’extérieur, les pas ralentirent, hésitèrent.

Aleytys resta assise sans bouger.

Une main poussa la porte. Celle-ci produisit un bruit sourd quand le pêne heurta la gâche. Les pas repartirent alors.

— Une fin parfaite à une journée parfaite…

Avec un petit rire incertain, elle ôta le châle de ses épaules. Elle soupira et marmotta :

— Je ferais bien de dormir un peu. Sinon, je me sentirai demain comme un veau qui a la diarrhée.

Elle s’étira et bâilla, mais il y avait en elle un bloc d’énergie inépuisée qui lui faisait mal au ventre quand elle songeait à s’allonger.

Elle se releva, remit le châle sur ses épaules et alla jusqu’à la porte. Le simple fait de toucher la poignée fit battre son cœur à grands coups, et sa poitrine se souleva spasmodiquement. Elle ouvrit et passa prudemment la tête dans l’ouverture. Les ombres s’épaississaient comme rétrécissaient les bougies, mais le couloir était nettement vide. Elle avança et descendit à tâtons l’escalier en sections courbes.

Le bois de la porte du patio était froid et ferme sous ses doigts tremblants. Elle retint le panneau, qui avait la malencontreuse habitude de claquer en se refermant, ébranlant toute la maison.

Les dalles brillantes lui brûlèrent la plante des pieds d’un feu glacial.

— Ai-Jahann, si seulement ils n’avaient pas éteint les feux de vapeur ! marmonna-t-elle.

La porte du vestibule était quant à elle verrouillée par deux barres doublées de fer. Aleytys les fit pivoter sur leurs gonds pour les relever. Elle prit appui sur les dalles pour pousser la porte qui s’ouvrit avec un bruit sourd dû au calfeutrage inférieur. Elle se hâta de sortir.

Au milieu du patio, l’arbre domestique luisait au clair de lune, ses frondaisons gracieuses papillonnant en chuchotements séduisants. Elle foula l’herbe courte et épaisse et appuya les mains contre l’écorce soyeuse tandis que le parfum charmeur des feuilles l’enveloppait comme de l’encens.

Elle rejeta la tête en arrière et contempla le ciel. Un instant, elle crut distinguer une pellicule de poussière jaune d’est en ouest, mais plus elle regarda moins elle fut sûre qu’elle se trouvait bien là. Avec un soupir, elle se laissa aller contre le tronc, et son pouls délicat lui caressa l’arrière de la tête, lui instillant une force croissante de haut en bas de la colonne vertébrale. Ronronnant de plaisir, elle se frotta contre l’écorce lisse d’été pendant une chaleureuse minute jusqu’à ce que la réalité finisse par s’émousser.

Elle éternua alors, et le rêve s’écroula autour d’elle. Son corps tremblait. Ses dents claquaient. Ses yeux lui semblaient durs et gonflés. Elle éternua de nouveau, tapota l’arbre avec affection et de se dépêcha de rentrer.

Préoccupée par le froid qui la faisait trembler à intervalles réguliers, elle ne remarqua pas l’épaisse ombre noire qui l’attendait en haut de l’escalier.

— Tiiiieeens…

Elle haleta et s’accrocha à la rampe tandis que son cœur lui martelait les côtes. Qumri !

Elle s’appuya contre la balustrade et essaya de recouvrer ses esprits, la terreur antique lui donnant la nausée. Tant d’années sous la coupe de cette femme…

— Violeuse de coutumes ! (La voix de Qumri était un chuchotement chargé de haine. Aleytys se recroquevilla davantage contre la rampe.) Profanatrice. Fille de catin !

On eût dit que la rage étranglait la femme. Aleytys se mordit la lèvre et leva une main pesante.

— Monte ici !

Titubant sur ses pieds gourds, elle grimpa les dernières marches.

Une main nerveuse jaillit des ténèbres et lui heurta durement le visage, la projetant contre le pilier central.

— Stupide animal !

Pour souligner ces syllabes haineuses, la main frappa de nouveau.

Aleytys gémit et tenta de lui échapper.

Qumri la redressa et la frappa plus fort encore, son haleine rauque sifflant à chaque coup.

Quelque chose craqua en Aleytys. Au moment où la main se relevait une nouvelle fois, elle se libéra d’une secousse et s’enfuit. Juste hors de portée du bras, elle se redressa et rejeta la tête en arrière, la colère lui brûlant les veines. Elle éclata de rire.

Qumri se figea, une expression surprise et ridicule déformant ses traits admirables.

— Eh bien, la vieille, salkurdeh khatu… (La voix d’Aleytys se lit traînante, devenant en elle-même une insulte.) Tu n’arrives pas à amener Azdar à coucher avec toi ? C’est pour ça que tu rôdes dans les couloirs ?

Qumri hurla et bondit vers elle, ses doigts transformés en griffes.

Hoquetant d’un rire hystérique, Aleytys courut à l’autre bout du couloir, poursuivie par une Qumri vociférante. Elle atteignit sa chambre à coucher et franchit la porte juste avant la furie sur ses talons. Elle banda ses muscles et claqua le panneau au nez de Qumri, puis plaça la barre dans ses crochets.

— Ahai !

Elle se retourna et aplatit son dos contre la porte, avec l’impression de n’être plus qu’une serpillière molle et essorée.

— J’ai fichtrement intérêt à ne pas me trouver sur son chemin, demain !

Elle souleva ses bras pesants, accrocha le châle à sa patère, puis rampa jusque dans le lit. Tandis que se réchauffait son corps, elle trembla en regardant le noir. Le triomphe flamba en elle pendant une minute, puis se réduisit en cendres quand elle se rendit compte que rien n’avait changé. Absolument rien.

Le Diadème des Etoiles
titlepage.xhtml
Clayton,Jo-[Diademe-1]Le Diademe des Etoiles.French.ebook.Evaness3_split_000.htm
Clayton,Jo-[Diademe-1]Le Diademe des Etoiles.French.ebook.Evaness3_split_001.htm
Clayton,Jo-[Diademe-1]Le Diademe des Etoiles.French.ebook.Evaness3_split_002.htm
Clayton,Jo-[Diademe-1]Le Diademe des Etoiles.French.ebook.Evaness3_split_003.htm
Clayton,Jo-[Diademe-1]Le Diademe des Etoiles.French.ebook.Evaness3_split_004.htm
Clayton,Jo-[Diademe-1]Le Diademe des Etoiles.French.ebook.Evaness3_split_005.htm
Clayton,Jo-[Diademe-1]Le Diademe des Etoiles.French.ebook.Evaness3_split_006.htm
Clayton,Jo-[Diademe-1]Le Diademe des Etoiles.French.ebook.Evaness3_split_007.htm
Clayton,Jo-[Diademe-1]Le Diademe des Etoiles.French.ebook.Evaness3_split_008.htm
Clayton,Jo-[Diademe-1]Le Diademe des Etoiles.French.ebook.Evaness3_split_009.htm
Clayton,Jo-[Diademe-1]Le Diademe des Etoiles.French.ebook.Evaness3_split_010.htm
Clayton,Jo-[Diademe-1]Le Diademe des Etoiles.French.ebook.Evaness3_split_011.htm
Clayton,Jo-[Diademe-1]Le Diademe des Etoiles.French.ebook.Evaness3_split_012.htm
Clayton,Jo-[Diademe-1]Le Diademe des Etoiles.French.ebook.Evaness3_split_013.htm
Clayton,Jo-[Diademe-1]Le Diademe des Etoiles.French.ebook.Evaness3_split_014.htm
Clayton,Jo-[Diademe-1]Le Diademe des Etoiles.French.ebook.Evaness3_split_015.htm
Clayton,Jo-[Diademe-1]Le Diademe des Etoiles.French.ebook.Evaness3_split_016.htm
Clayton,Jo-[Diademe-1]Le Diademe des Etoiles.French.ebook.Evaness3_split_017.htm
Clayton,Jo-[Diademe-1]Le Diademe des Etoiles.French.ebook.Evaness3_split_018.htm
Clayton,Jo-[Diademe-1]Le Diademe des Etoiles.French.ebook.Evaness3_split_019.htm
Clayton,Jo-[Diademe-1]Le Diademe des Etoiles.French.ebook.Evaness3_split_020.htm
Clayton,Jo-[Diademe-1]Le Diademe des Etoiles.French.ebook.Evaness3_split_021.htm
Clayton,Jo-[Diademe-1]Le Diademe des Etoiles.French.ebook.Evaness3_split_022.htm
Clayton,Jo-[Diademe-1]Le Diademe des Etoiles.French.ebook.Evaness3_split_023.htm
Clayton,Jo-[Diademe-1]Le Diademe des Etoiles.French.ebook.Evaness3_split_024.htm
Clayton,Jo-[Diademe-1]Le Diademe des Etoiles.French.ebook.Evaness3_split_025.htm
Clayton,Jo-[Diademe-1]Le Diademe des Etoiles.French.ebook.Evaness3_split_026.htm
Clayton,Jo-[Diademe-1]Le Diademe des Etoiles.French.ebook.Evaness3_split_027.htm
Clayton,Jo-[Diademe-1]Le Diademe des Etoiles.French.ebook.Evaness3_split_028.htm
Clayton,Jo-[Diademe-1]Le Diademe des Etoiles.French.ebook.Evaness3_split_029.htm
Clayton,Jo-[Diademe-1]Le Diademe des Etoiles.French.ebook.Evaness3_split_030.htm
Clayton,Jo-[Diademe-1]Le Diademe des Etoiles.French.ebook.Evaness3_split_031.htm
Clayton,Jo-[Diademe-1]Le Diademe des Etoiles.French.ebook.Evaness3_split_032.htm
Clayton,Jo-[Diademe-1]Le Diademe des Etoiles.French.ebook.Evaness3_split_033.htm
Clayton,Jo-[Diademe-1]Le Diademe des Etoiles.French.ebook.Evaness3_split_034.htm
Clayton,Jo-[Diademe-1]Le Diademe des Etoiles.French.ebook.Evaness3_split_035.htm
Clayton,Jo-[Diademe-1]Le Diademe des Etoiles.French.ebook.Evaness3_split_036.htm
Clayton,Jo-[Diademe-1]Le Diademe des Etoiles.French.ebook.Evaness3_split_037.htm
Clayton,Jo-[Diademe-1]Le Diademe des Etoiles.French.ebook.Evaness3_split_038.htm
Clayton,Jo-[Diademe-1]Le Diademe des Etoiles.French.ebook.Evaness3_split_039.htm
Clayton,Jo-[Diademe-1]Le Diademe des Etoiles.French.ebook.Evaness3_split_040.htm
Clayton,Jo-[Diademe-1]Le Diademe des Etoiles.French.ebook.Evaness3_split_041.htm
Clayton,Jo-[Diademe-1]Le Diademe des Etoiles.French.ebook.Evaness3_split_042.htm